Poésie CM2
Poésie CM2
1 Les écoliers
Les écoliers
Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le 'moyen', le 'bon', le 'passable'
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
Mais l'innocence et la fraîcheur
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.
Puis les voilà tous à s'asseoir.
Dans l'école crépie de lune
On les enferme jusqu'au soir,
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !
Maurice Fombeure
2 Il était une feuille
ll était une feuille
Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de coeur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de coeur
II était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de coeur
Coeur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l'arbre
Racines dignes de vie
Vignes de chance
Vignes de coeur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.
Robert Desnos.
3 Les moustiques
Les moustiques
Les moustiques,
Piquent, piquent
Les gens qui
Piquent-niquent.
Ils attaquent
En oblique
Les hamacs
Elastiques
Et bivouaquent*,
Sans panique,
Dans les sacs
En plastiques.
Les moustiques
Font la nique
Aux gens qui
Piquent-niquent.
Et qu'ils piquent
Et repiquent
En musique
C'est comique !
Pierre Coran
4 Ecolier dans la lune
Écolier dans la lune
À l'école des nuages
On découvre des pays
Où nul n'est jamais parti
Pas même les enfants sages.
Le soleil avec la pluie
L'orage avec l'accalmie
La météorologie
Bouscule le temps
Les visages
Et les couleurs de nos cris
Dans la cour des éclaircies.
Les oiseaux n'ont pas d'histoires
Les arbres n'ont pas d'ennuis
À l'école des nuages
Aucun enfant n'est puni
Les rêves tournent les pages
Aucune leçon ne t'ennuie
C'est l'école des nuages
Elle t'ouvre sur la vie.
Alain Boudet
5 Soir d'automne
Soir d'automne
Dans les forêts dépouillées,
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours,
Et l'on entend, de l'automne
Gémir le chant monotone
Coupé par des sanglots lourds.
Les frileuses hirondelles,
Rasant le sol de coups d'ailes,
Se rassemblent à grands cris,
Et tous les oiseaux sauvages
S'appellent sur les rivages
Près des étangs défleuris.
J. RICHEPIN
6 J'écris
J'écris
J'écris des mots bizarres
J'écris des longues histoires
J'écris juste pour rire
Des choses qui ne veulent rien dire.
Ecrire c'est jouer
J'écris le soleil
J'écris les étoiles
J'invente des merveilles
Et des bateaux à voiles.
Ecrire c'est rêver
J'écris pour toi
J'écris pour moi
J'écris pour ceux qui liront
Et pour ceux qui ne liront pas.
Ecrire c'est aimer
J'écris pour ceux d'ici
Ou pour ceux qui sont loin
Pour les gens d'aujourd'hui
Et pour ceux de demain.
Ecrire c'est vivre.
Geneviève Rousseau
7 Les petits flocons
Les petits flocons
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Se sont enfuis
Comme des oisillons
Hors de leur nid ...
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Ont butiné
Comme des papillons
Dans le verger.
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Se sont ouverts
Comme de fins bourgeons,
Fleurs de l'hiver.
Albert Atzenwiler
8 L'hiver
L'hiver
L'hiver, s'il tombe de la neige,
Le chien blanc a l'air beige.
Les arbres seront bientôt touffus
Comme dans l'été qui n'est plus.
Les oiseaux marquent les allées
Avec leurs pattes étoilées.
Aussitôt qu'il fait assez jour,
Dans le jardin bien vite on court.
Notre maman nous emmitoufle,
Même au soleil, la bise souffle.
Pour faire un grand bonhomme blanc,
Tout le monde prend son élan.
Après ça, bataille de neige!
On s'agite, on crie, on s'assiège.
Et puis on rentre, le nez bleu,
Pour se sécher autour du feu
Lucie Delarue-Mardrus ("Poèmes mignons pour les enfants" - Gedalge, 1929)
9 Les oiseaux de l'hiver
Les oiseaux de l'hiver (extrait)
Mais d'où viennent ces oiseaux
Que j'entends chanter l'hiver ?
Où se cachent leurs fuseaux
De plume sur fil de chair ?
Il neigeait encor hier
Sur l'arbre et le caniveau,
Et les miettes de pain clair,
Pour des petits yeux d'oiseaux,
Se perdaient dans la lumière
Des flocons à mes carreaux.
Ô mes oiseaux de l'hiver,
Par le froid levés si tôt,
Ô mes oiseaux sans manières,
Faits pour chanter comme l'eau
Dès qu'elle a roulé rivière.
(...)
Micheline Dupray
10 Le sapin de Noël
Le sapin de noël (ou le petit sapin sous la neige)
Le petit sapin sous la neige
Rêvait aux beaux étés fleuris.
Bel été quand te reverrai-je ?
Soupirait-il sous le ciel gris.
Dis moi quand reviendra l'été !
Demandait-il au vent qui vente
Mais le vent sans jamais parler
S'enfuyait avec la tourmente.
Vint à passer sur le chemin
Un gaillard à grandes moustaches
Hop là ! en deux coups de sa hache,
A coupé le petit sapin.
Il ne reverra plus l'été ,
Le petit sapin des montagnes,
Il ne verra plus la gentiane,
L'anémone et le foin coupé.
Mais on l'a paré de bougies,
Saupoudré de neiges d'argent.
Des clochettes de féerie
Pendent à ses beaux rameaux blancs.
Le petit sapin de noël
Ne regrette plus sa clairière
Car il rêve qu'il est au ciel
Tout vêtu d'or et de lumière.
Pernette Chaponnière ("Vingt Noëls pour les enfants" - Éditions de la Baconnière, 1985)
11 Le premier jour de l'an
Le premier jour de l'an
Les sept jours frappent à la porte.
Chacun d'eux vous dit : lève-toi !
Soufflant le chaud, soufflant le froid,
Soufflant des temps de toute sorte
Quatre saisons et leur escorte
Se partagent les douze mois.
Au bout de l'an, le vieux portier
Ouvre toute grande la porte
Et d'une voix beaucoup plus forte
Crie à tout vent : premier janvier !
Pierre Menanteau
12 La ronde des mois
La ronde des mois
Janvier grelottant, neigeux et morose,
Commande la ronde éternellement ;
Déjà Février sourit par moment ;
Mars cueille frileux une fleur éclose.
Avril est en blanc, tout ruché de rose
Et Mai, pour les nids, tresse un dais clément ;
Dans les foins coupés, Juin s'ébat gaîment,
Sur les gerbes d'or, Juillet se repose.
Derrière Août qui baille au grand ciel de feu
Se voile Septembre en un rêve bleu ;
Le pampre couronne Octobre en démence.
Novembre, foulant du feuillage mort,
Fuit l'âpre Décembre au souffle qui mord.
Et le tour fini - sans fin recommence.
Édouard Tavan ("La coupe d'onyx" - Editions Payot)
13 Au printemps
Au printemps
La froidure paresseuse
De l'hiver a fait son temps,
Voici la saison joyeuse
Du délicieux printemps.
La terre de fleurette l'est ;
La feuillure retournée
Fait ombre dans la forêt.
Tout résonne des voix nettes
De toutes races d'oiseaux,
Par les champs, des alouettes,
Des cygnes dessus les eaux
Aux maisons, les arondelles,
Les rossignols, dans les bois,
En gaies chansons nouvelles.
Exercent leurs belles voix.
Jean-Antoine du Baïf
14 Le printemps
Le Printemps
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants
Sous les rayons d'or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent
- Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.
Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos cœurs gonflés et palpitants.
- Te voilà, rire du Printemps !
Théodore de Banville (1823-1891) ("Les cariatides")
15 La clé des champs
La clé des champs
On a perdu la clé des champs!
Les arbres, libres, se promènent,
Le chêne marche en trébuchant,
Le sapin boit à la fontaine.
Les buissons jouent à chat perché,
Les vaches dans les airs s'envolent,
La rivière monte au clocher
Et les collines cabriolent.
J'ai retrouvé la clé des champs
Volée par la pie qui jacasse.
Et ce soir au soleil couchant
J'aurai tout remis à sa place.
Jacques Charpentreau
16 Le houx
Le houx
Simone, le soleil rit sur les feuilles du houx :
Avril est revenu pour jouer avec nous.
Il porte des corbeilles de fleurs sur ses épaules,
Il les donne aux épines, aux marronniers, aux saules ;
Il les sème une à une parmi l'herbe des prés,
Sur le bord des ruisseaux, des mares et des fossés ;
Il garde les jonquilles pour l'eau, et les pervenches
Pour les bois, aux endroits où s'allongent les branches.
Il plante les iris sur le toit des maisons,
Et dans notre jardin, Simone, où il fait bon,
Il répandra des ancolies et des pensées,
Des jacinthes et la bonne odeur des giroflées.
Rémy de Gourmont
17 Le brouillard
Le brouillard
Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison.
Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre du voisin
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier.
Maurice Carême
18 Balançoire
Balançoire
Quand tu parles bien, tu me berces,
Et je m'envole avec ta voix.
Les étoiles à la renverse,
Je m'élance au ciel, un, deux, trois !
Si tu bégaies, je me balance
A petits coups secs, cahoté,
Quand tu déclames, la cadence
Me fait descendre et remonter.
Tu accélères ton effort,
Je fais des bonds comme une chèvre.
Attention ! Ne crie pas trop fort
Je suis suspendu à tes lèvres.
Jacques Charpentreau
19 La noce des oiseaux
La noce des oiseaux
Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Jonquilles, crocus ont bravé la fraîcheur du temps,
Que déjà, les oiseaux publient leurs noces dans le ciel.
Neiges et froidures sont parties : " vive le Printemps ! "
Immense symphonie, où des millions de fleurs,
Se mélangent en un jour, aux bourgeons de velours
D'un coup de baguette magique : le ciel sort ses couleurs
Pour éblouir nos yeux, il devient troubadour.
Dans un ballet de cabrioles fantastiques
Les oiseaux dansent, s'accouplent et préparent leur nid,
Guidés par une force invisible et mystique,
Leur chant monte en hommage : au Maître de Symphonie.
Les oiseaux se sont embrassés sur les branches,
Et des angelots coquins ont ajusté leurs flèches...
Etrange ! tout ce que le Printemps en un jour change !
Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Tandis que sous leurs branches les amoureux de mèche,
Se content fleurette quand roucoulent les tourterelles.
Jean-Claude Brinette
20 Le papillon
Le papillon
Le papillon qui s'éveille
Et sort de sa chrysalide
Aux rayons qui l'ensoleille
Chauffe ses ailes humides.
En les déployant ses ailes
Brillent de teintes variées
Qui au soleil étincèlent
En ocelles colorées.
Puis insouciant il volète
Visitant chaque corolle
Pour y butiner des miettes
De pollen dont il raffole.
Il inspecte ainsi la flore
Arrive en valses légères
Au buddleia (1) qu'il adore
Pour ses senteurs printanières.
En voltigeant il explore
Chaque espèce florifère.
Heureusement il ignore
Sa destinée éphémère
(1) Le buddleia, appelé également "arbre à papillons" et "lilas d'été" est un buisson d'ornement qui se couvre de fleurs colorées.
Robert Calmels
21 Le printemps reviendra
Le printemps reviendra
Hé oui , je sais bien qu'il fait froid,
Que le ciel est tout de travers ;
Je sais que ni la primevère
Ni l'agneau ne sont encore là .
La terre tourne ; il reviendra ,
Le printemps , sur son cheval vert .
Que ferait le bois sans pivert ,
Le petit jardin sans lilas ?
Oui , tout passe , même l'hiver ,
Je le sais par mon petit doigt
Que je garde toujours en l'air ...
Maurice Carême ("En sourdine")
22 A la rencontre du printemps
À la rencontre du printemps
Cheveux au vent
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.
Des arbres, des toits, des auvents,
Il pleut des milliers d'hirondelles.
Le soleil verse sur les champs,
De pleins paniers de fleurs nouvelles.
Cheveux au vent,
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.
Prenons nos trompettes gaiement
Et sonnons la mort de l'hiver.
La terre est comme un agneau blanc
Dans les bras nus de l'univers.
Cheveux au vent,
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.
Maurice Carême
23 C'est le joli printemps
C'est le joli printemps
C'est le joli printemps
Qui fait sortir les filles,
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.
J'y vais à la fontaine,
C'est le joli printemps,
Trouver celle qui m'aime,
Celle que j'aime tant.
C'est dans le mois d'avril
Qu'on promet pour longtemps,
C'est le joli printemps,
Qui fait sortir les filles,
La fille et le galant,
Pour danser le quadrille.
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.
Aussi, profitez-en,
Jeunes gens, jeunes filles;
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.
Car le joli printemps,
C'est le temps d'une aiguille.
Car le joli printemps
Ne dure pas longtemps.
Maurice Fombeure ("À dos d'oiseau" Gallimard - 1971)
24 Ma bohème
Ma bohème
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal;
Oh !là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
-Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied contre mon coeur !
Arthur Rimbaud
25 L'oiseau voyou
L'oiseau voyou
Le chat qui marche l'air de rien
voulait se mettre sous la dent
l'oiseau qui vit de l'air du temps
oiseau voyou oiseau vaurien
Mais plus futé l'oiseau lanlaire
n'a pas sa langue dans sa poche
et siffle clair comme eau de roche
un petit air entre deux airs.
Un petit air pour changer d'air
et s'en aller voir du pays
un petit air qu'il a appris
à force de voler en l'air
Faisant celui qui n'a pas l'air
le chat prend l'air indifférent.
L'oiseau s'estime bien content
et se déguise en courant d'air.
Claude Roy
26 C'est tout un art d'être canard
C'est tout un art d'être canard
C'est tout un art d'être canard
C'est tout un art
d'être canard
canard marchant
canard nageant
canards au sol vont dandinant
canards sur l'eau vont naviguant
être canard
c'est absorbant
terre ou étang
c'est différent
canards au sol s'en vont en rang
canards sur l'eau, s'en vont ramant
être canard
ça prend du temps
c'est tout un art
c'est amusant
canards au sol vont cancanant
canards sur l'eau sont étonnants
il faut savoir
marcher, nager
courir, plonger
dans l'abreuvoir
canards le jour sont claironnants
canards le soir vont clopinant
canards aux champs
ou sur l'étang
c'est tout un art
d'être canard.
Claude Roy
27 Avril
Avril
Qu'il est rose, le pêcher rose
Qui neige rose sur le pré !
Qu'il est blanc, l'agneau nouveau-né,
Sur qui le pêcher neige, rose !
Qu'il est jaune, le papillon
Qui tourne autour du pêcher rose !
Et rouge, le bouton de rose,
Sous la fenêtre à croisillons !
Qu'il est bleu, sur le pêcher rose,
Et bleu sur l'agneau nouveau-né,
Sur le papillon, sur la rose,
Ce ciel d'avril tout parfumé
Maurice Carême
28 Essaim
Essaim
Dans les cerisiers,
Neigeuse merveille
Prête à s'effeuiller,
Vibrent les abeilles.
Tu cherches en vain
A capter, furtive,
Jeunesse, l'essaim
Divin qui s'esquive.
Tout va s'évadant
Des nids et des branches,
Abeille, aile, chant
Et molles fleurs blanches.
Cécile Périn
29 Si...
Si...
Si la sardine avait des ailes,
Si Gaston s'appelait Gisèle,
Si l'on pleurait lorsque l'on rit,
Si le pape habitait Paris,
Si l'on mourait avant de naître,
Si la porte était la fenêtre,
Si l'agneau dévorait le loup,
Si les Normands parlaient zoulou,
Si la mer Noire était la Manche
Et la mer Rouge la mer Blanche,
Si le monde était à l'envers,
Je marcherais les pieds en l'air,
Le jour je garderais la chambre,
J'irais à la plage en décembre,
Deux et un ne feraient plus trois...
Quel ennui ce monde à l'endroit!
Jean-Luc Moreau
30 Leçon de géographie
Leçon de géographie
L'océan a peur de moi
Quand il me voit arriver
il se retire très loin.
Je lui parle doucement
d'une voix de coquillage
pour tenter de l'apaiser.
Mais chaque fois c'est pareil:
il me faut au moins six heures
pour enfin l'apprivoiser.
Alors il revient vers moi
et il me lèche les pieds.
Christian Poslaniec